Les Little Free Library se multiplient à Toronto. Les bibliothécaires-architectes amateurs s’activent dans l’espace ouvert de la rue avec des petites maisons du livre home-made.
Elles appartiennent à l’économie du don et au mouvement des communs. À Montréal, elles poussent dans Rosemont, dans Côtes-des-Neiges, et les plus anciennes font maintenant partie des meubles (urbains) dans la vie des citoyens du Mile End et du Plateau : ce sont les microbibliothèques.
Chaque fois qu’une de ces Little Free Library ouvre dans une communauté, les médias locaux, curieux, se précipitent. Depuis 2009, le phénomène, parti d’une simple maisonnette pour livres bricolée à la main, revisite l’idée de la bibliothèque.
C’est la transformation d’anciennes cabines téléphoniques hors d’usage en bibliothèques de rue. La devise : déposez un livre, prenez un livre, lisez un livre.
À l’ère du coworking, j’ai rêvé un instant en voyant ce dispositif, d’un espace de travail collaboratif qui serait situé au cœur de la bibliothèque, permettant de créer aussi bien des livres d’artistes imprimés ou numériques.
Concept encore peu répandu en France, la bibliothèque troisième lieu incarne un modèle phare aux États-Unis, où l’appellation « third place library » fleurit sur la biblioblogosphère et dans la littérature bibliothéconomique.